Fruits, Légumes et Pesticides
Tout au long de l’année 2005, les enquêteurs de l’Institut National de la Consommation (INC) ont recueilli 150 lots de produits représentatifs des quatre saisons. Si plus de 500 substances peuvent entrer dans la composition des pesticides, les recherches se sont limitées ici à 88 pesticides, en ciblant ceux qui avaient le plus de probabilités d’être présents dans les produits. Les fruits et les légumes ont été analysés en entier, avec leur peau, leurs pépins et leur noyau.
Les résultats sont conformes aux analyses annuelles européennes, montrant selon le dernier bilan disponible (2003) que 55 % des produits ne contiennent pas de résidu, 39 % présentent des teneurs inférieures ou égales aux limites autorisées, tandis que 5,6 % (6,5 % en France) les dépassent.
En revanche, cette étude a l’intérêt de détecter des pesticides qui ne sont plus autorisés de longue date, soit depuis au plus tard le 31 décembre 2003. Certes, les quantités détectées sont faibles, mais elles soulignent qu’il existe probablement encore des stocks de pesticides chez quelques producteurs et que des produits non autorisés sont encore employés.
Mais ce qui attire le plus l’attention, c’est le nombre de traces de différents produits non autorisés. Certains lots contenaient jusqu’à 8 résidus différents. Mais, même s’ils sont très nombreux et très souvent présents, leur détection ne permet pas de classer les produits dans la catégorie non conforme, car les quantités ne se situent pas au-dessus des doses à ne pas dépasser.
Au final, on peut effectivement se demander si l’addition de toutes ces traces ne finit pas par entraîner un risque pour la santé ? Selon le rapport européen 2003, l’ingestion de telles doses de pesticides ne risque pas de provoquer une toxicité à long terme. Ainsi, la présence éventuelle de résidu ne remet pas en cause l’intérêt de consommer des fruits et des légumes pour sa santé.
Parallèlement, rappelons que les pesticides ont leur utilité et qu’ils nous mettent à l’abri d’autres dangers, en particulier le développement des mycotoxines, des toxines secrétées par des moisissures et susceptibles d’être dangereuses pour la santé. Cela n’empêche pas de se poser des questions sur leur bon usage. Il est essentiel de respecter les bonnes pratiques et de toujours optimiser leur emploi.
Conseils pratiques
Les pesticides sont recherchés dans les fruits et légumes entiers. Or la peau, les pépins ou le noyau n’étant souvent pas mangés, les teneurs réellement absorbées par les consommateurs sont souvent moindres. Le rinçage peut également les réduire. L’idéal est de tremper les fruits et les légumes dans l’eau durant 15 secondes. À noter que le lavage est essentiel pour des raisons d’hygiène car il permet d’éliminer quantité de bactéries. Et enfin, la cuisson aussi peut avoir un impact sur la concentration en résidus. [Institut National de la Consommation, 60 millions de consommateurs, n° 401, janvier 2006.]