Le tee-shirt biocommuniquant existe déjà... En laboratoire

Smartex, une petite société italienne, espère commercialiser d’ici à deux ans un modèle capable de collecter plusieurs paramètres vitaux d’un individu et de les retransmettre, par l’intermédiaire d’un boîtier porté à la ceinture, à un poste de surveillance à distance. Le vêtement, mis au point avec l’équipe de Danilo De Rossi de l’Université de Pise, est remarquable en ce que les capteurs eux-mêmes sont des fibres textiles modifiées. Ainsi, le rythme respiratoire est mesuré par une bande, entourant le torse, formée de fibres piézo-résistives. Ce sont des fibres organiques revêtues d’un élastomère chargé de carbone et dont la résistance électrique varie lorsqu’elles sont soumises à une traction. Les capteurs pour électrocardiographie sont, quant à eux, à base de fibres d’acier.

L’Université de Pise a également étudié des fibres en PVDF piézo-électrique pour capter les mouvements très rapides du cœur.

D’autres équipes de chercheurs travaillent sur des sous-vêtements instrumentés selon des concepts relativement proches. En France, le programme VTAMN (vêtement de télé-assistance médical nomade) implique plusieurs laboratoires. Le VTAMN comportera, entre autres, un capteur de chute mis au point à la faculté de médecine de Grenoble. Il est réalisé par une technique de circuits imprimés souple et intègre plusieurs accéléromètres miniaturisés.

Aux États-Unis, la société Sensatec a présenté une « Smartshirt », dont la structure textile entrelacée de fibres optiques et de fibres conductrices permet l’implantation de microcapteurs classiques en n’importe quel point du vêtement.

D’autres types de capteurs sont possibles. Par exemple, la mesure de la conductivité de la peau peut être reliée au stress ou à l’état de choc de l’individu. La mesure de la pression sanguine locale, au niveau des pieds notamment, pourrait permettre de prévenir les ulcérations chez les diabétiques.