Un vaccin contre l’hypertension
Le zurichois Cytos Biotechnology a tout lieu d’être satisfait avec les bons résultats des essais cliniques de phase II de son vaccin thérapeutique CYT006-AngQb destiné à combattre l’hypertension. Cette dernière est généralement traitée avec une combinaison de produits en tête desquels les inhibiteurs d’ACE (enzyme de conversion de l’angiotensine) qui bloquent le fonctionnement du vasoconstric-teur. Malheureusement, les effets secondaires ainsi que la complexité des cocktails, con-duisent souvent à une situation difficile où le traitement finit par être mal suivi. Comme la pathologie est souvent asymptomatique, les consé-quences d’un tel dérapage du traitement sont graves mais pas immédiatement visibles.
L’idée de Cytos est d’utiliser une angiotensine II modifiée qui est faussement identifiée par l’organisme comme un virus et conduit à une réponse immunitaire contre le peptide « naturel ». Les premiers essais ont montré des effets secondaires faibles et des essais à plus grande échelle vont suivre.
Les résultats sont prometteurs pour les patients et encourageants pour Cytos, essaimage de l’Institut Fédéral de Technologie à Zurich fondé en 1995. Cytos perd encore de l’argent mais en 2007, il a enregistré un chiffre d’affaires significatif (35,9 millions de FS) et a conclu un accord de licence exclusif avec Novartis pour le développement de NICO02, un médicament traitant la dépendance à la nicotine.
Cytos a aussi une collaboration avec la branche de santé animale de Pfizer. L’ entreprise parie avant tout sur une plate-forme de développement pharma-ceutique, lmmunodrug, qui consiste à cons-truire un échafaudage moléculaire fait de protéines virales auto-assemblées sur lequel on fixe des antigènes ad hoc pour le traitement envisagé. La particule résultante est vue par l’organisme comme un virus et déclenche une réponse de cellules B (alzheimer, arthrose, hypertension) ou T (cancer, infections virales chroniques). Cytos a aujourd’hui six candidats à base d’Immunodrugs en essais cliniques et le succès apparent d’AngQb est prometteur pour l’ensemble de son « pipeline ».